Chaque samedi, Foot Légende vous replonge dans la légende du football en y puisant un match ou une action passés à la postérité. Aujourd’hui, place à la finale de l’Euro 1984 entre la France et l’Espagne avec à la clef la cagade incroyable du gardien ibérique Luis Arconada.
En 1982, l’équipe de France de Michel Platini et consorts avait trébuché en demi-finale de la Coupe du monde face à la République Fédérale Allemande (RFA) à l’issue d’un scénario complètement dingue dont nous avions parlé sur Foot Légende. Deux ans après ce coup de massue germanique, les Bleus avaient les crocs afin de briller durant l’Euro qui était organisé dans l’Hexagone. A l’époque, le Championnat d’Europe comportait seulement deux poules de quatre équipes. Les deux meilleurs de chaque groupe avaient le privilège de disputer directement les demi-finales de l’épreuve.
Après un démarrage poussif contre le Danemark (1-0, but de Platini), les hommes de Michel Hidalgo avaient torpillé la Belgique au cours du deuxième acte (5-0 : Platini x3, Giresse et Fernandez). Lors du dernier match disputé dans le Chaudron de Geoffroy-Guichard, les Tricolores avaient réussi à faire chuter la redoutable sélection yougoslave en grande partie, encore une fois, grâce à « Platoche » qui marchait sur l’eau durant cet Euro (3-2, Platini x3). Qualifiés pour le dernier carré de la compétition, avec à la clef la première place du Groupe A, les Français n’en revenaient pas de voir l’Allemagne (3e du Groupe B) être devancée par l’Espagne et le Portugal.
Le 23 juin 1984, la France voyait se dresser devant elle les Portugais qui allaient faire bien mieux que de se défendre au Stade Vélodrome (3-2 a.p : Domergue x2 et Platini). L’heure de gloire était arrivée pour les Bleus qui avaient réussi à valider leur ticket pour la grande finale programmée au Parc des Princes le 27 juin. Devant plus de 47.000 spectateurs qui attendaient le premier sacre continental des Bleus, Michel Platini et consorts allaient bénéficier d’un coup du sort incroyable en seconde période. Passé maître dans l’art de tirer les coups-francs, le numéro 10 français bénéficiait d’une bonne occasion de faire mouche à la 57e minute de jeu.
Platini – Arconada, le tournant du match
Après avoir bien enroulé sa frappe au-dessus du mur espagnol, « Platoche » croyait franchement que cette dernière était trop molle pour tromper la vigilance de l’excellent gardien Luis Arconada. C’était sans compter sur l’erreur monumentale de l’intéressé au moment de se saisir du ballon. Au lieu de bien positionner son corps et ses bras pour l’intercepter, ou tout simplement le repousser, Luis Arconada laissait le cuir glisser sous son ventre (1-0). La suite du match était vraiment intenable pour des Français qui restaient sous la menace des Portugais. Il fallait attendre la 90e minute pour que Bruno Bellone tue le suspense, comme on dit, grâce à une jolie balle piquée du pied gauche qui n’avait laissé aucune chance à Luis Arconada (2-0). L’affaire était pliée.
L’équipe de France remportait le premier Euro de son histoire et Michel Platini, qui avait été sacré meilleur joueur et buteur de la compétition (9 buts), pouvait laisser éclater sa joie en soulevant le trophée. Pour sa part, Luis Arconada entrait, bien malgré lui, dans la légende du foot. Désormais, une « toile » notoire d’un portier, au cours d’un match, est surnommée une « Arconada ». A sa décharge, rappelons que ce dernier rempart était un excellent élément et qu’il avait laissé une trace indélébile à la Real Sociedad et au sein de l’équipe d’Espagne durant sa carrière.