Si la Ligue 1 a connu une période sans véritables stars hormis à Lyon durant les années 2000, cela a changé avec l’avènement du nouveau Paris Saint-Germain. Ce fut d’abord l’arrivée de Zlatan Ibrahimovic qui mit la lumière sur le championnat français. Puis, bien sûr, la Ligue 1 a vu arriver l’émergence d’une nouvelle star, Kylian Mbappé. Enfin, l’apothéose fut atteinte avec l’arrivée de Neymar, suivie cet été, de celle Lionel Messi dans le club de la capitale. Pourtant, les stars ont souvent eu des problèmes en France, que ce soit avec les supporters comme avec les instances officielles. Neymar en est un parfait exemple.
Si le Brésilien se démarque en dehors du terrain par son amour du jeu sous toutes ses formes et sa sympathie, cela ne semble pas prendre dans le cœur des supporters parisiens, peut-être encore sous le choc des rumeurs de transferts au FC Barcelone il y a quelques années. Le traitement médiatique aussi semble très souvent en sa défaveur. Ses multiples blessures comme ses voyages récurrents au Brésil n’ayant pas plu à tout le monde. Une situation qui rappelle son prédécesseur, Zlatan Ibrahimovic. Ce qui montre une seule chose : le mal est bien plus profond que cela.
Est-ce une spécificité française ? Pourquoi donc les stars se plaignent de l’arbitrage, de l’ambiance peu professionnelle ou du niveau de la Ligue 1 ? Analyse d’un malaise qui dure depuis trop longtemps déjà.

Malgré la VAR, les scandales liés à l’arbitrage se multiplient.
Un championnat soumis aux lois du marché
La ligue 1 n’est pas le championnat le plus sain économiquement, loin de là. Comme toutes les ligues européennes, elle espère toujours faire de son championnat une marque, à l’image de la Premier League anglaise. Pourtant, la crise liée à Mediapro est passée par là et le modèle français, déjà basé sur le trading, en a pris un coup au portefeuille. Les clubs sont ainsi très fragiles financièrement si l’on exclut le PSG, au budget plus important. Cela ne favorise pas l’achat de grands noms par les équipes françaises.
Mais plus encore, la stratégie de ces clubs n’est pas du tout portée vers la venue de stars. Le but principal reste économique bien entendu, et c’est pour cela que malgré la crise, des investisseurs arrivent en Ligue 1. Pour cela, ils ont l’instrument du trading, devenu la norme des clubs en France.
La majorité des clubs de Ligue 1 mise ainsi sur un recrutement ambitieux de jeunes pousses qu’ils espèrent revendre ensuite aux grands clubs européens. De par cette stratégie, voir un bon joueur apparaître est possible, mais il est revendu dans la foulée à un gros club. On l’a bien vu avec l’émergence de Camavinga qui n’a pas fait long feu dans l’Hexagone et s’éclate désormais au Real Madrid.
Si une star naît au sein du championnat français, elle n’y reste qu’une ou deux saisons tout au plus. Mais, si la stratégie ne favorise pas la présence des stars, il y a aussi toute une ambiance et une atmosphère qui accompagnent ce constat.
La Ligue 1, un championnat plombé par des instances opaques ?
On se souvient des scandales arbitraux contre Zlatan qui avait alors déclaré « Ce pays ne mérite pas le PSG ». Il y a aussi eu la grosse colère de Payet après un match contre Lyon au Vélodrome. En passant devant la loge des arbitres, celui-ci avait crié sa rage. Ces faits de jeu ont un point commun, le silence du corps arbitral.
En France, la Ligue 1 semble protéger à outrance des arbitres qui ont la réputation d’être parmi les plus mauvais d’Europe. Et, malgré ce constat, à contrario des arbitres anglais, c’est l’omerta et le lobbying qui semble régner. Le croche-patte de Tony Chapron qui avait pris trois mois ferme, une sanction légère selon des observateurs, est un exemple criant de ce football qui peut paraître arriéré.
La Ligue 1 veut donc l’exposition et le spectacle du championnat anglais tout en restant dans ses travers. Avec une politique de l’anti-spectacle, le championnat français ne donne tout simplement pas envie.
Dernier exemple en date qui a fait le tour de la planète football, le carton jaune de Paqueta durant la rencontre Lyon-Troyes. À la fin du match, celui-ci a tenté un « arc-en-ciel », un coup du sombrero particulièrement spectaculaire. Le ballon a fini en touche et on aurait pu croire que l’action s’était arrêtée là. Pourtant, l’arbitre, Stéphanie Frappart, va se diriger vers lui, et le sanctionner d’un carton jaune.
Si la raison invoquée est la désobéissance du joueur lyonnais après l’action, et pas le geste technique, l’image n’en reste pas moins désastreuse pour la Ligue 1. Surtout que l’altercation a eu lieu parce que le défenseur n’était pas content du geste du Brésilien. Tout simplement surréaliste. Et le plus malheureux, c’est que ce n’est pas la première fois que cela arrive.

La relation entre les groupes de supporters et les instances de la Ligue est exécrable.
Un changement à venir ?
Le plus gros handicap du championnat français reste donc la stratégie des clubs, qui privilégient souvent l’économique au sportif. Mais les instances de la ligue ne sont pas dénuées de responsabilité. Avec le fiasco Mediapro, un arbitrage qui crée une polémique par semaine, la Ligue 1 ne peut prétendre être un des grands championnats d’Europe.
De plus, le style même n’offre pas le spectacle des autres championnats. Pourtant, cela est en train de changer grâce à certains clubs. Le recrutement de l’Olympique de Marseille, de Lyon ou de Nice, cette saison, démontre une amélioration nette de la compétitivité. Espérons simplement que les instances officielles suivront.