Le président de la LFP, Vincent Labrune, n’a pas l’intention de lâcher le morceau en ce qui concerne l’affaire Mediapro.
Lors d’une interview relayée par le Journal du Dimanche, Labrune a souligné le fait qu’il s’attendait à faire face à un tel problème lié au paiement des droits télévisuels de la L1 et la L2. « En me présentant à la présidence de la Ligue, je connaissais le contexte général et les risques associés. Et je suis prêt à les affronter. Je savais qu’un tel séisme n’était pas à écarter et qu’une renégociation de ces droits télé était à prévoir. » Sur le plan juridique, Vincent Labrune et ses collaborateurs échangent « de façon constructive avec le conciliateur ». Histoire de « trouver une solution acceptable pour chacune des parties dans le délai le plus court possible ». Aujourd’hui, l’ex-président de l’OM considère que la LFP n’a pas de « temps » sur ce dossier épineux.
Quid de la proposition de Mediapro de renégocier le montant des droits TV ? Labrune « attend d’eux qu’ils respectent leur engagement et qu’au minimum ils fassent preuve de responsabilité dans le dénouement de la crise » qui « oppose » les deux parties. Le dirigeant a rappelé que le football professionnel n’est pas le seul à être impacté par cette crise… « N’oublions pas que la Ligue contribue au financement du sport amateur pour plus de 100 millions d’euros par an, c’est dire la gravité de la situation », a-t-il souligné. Vincent Labrune est convaincu qu’il faudra « tirer les enseignements de cette crise pour réinventer le modèle du football professionnel français » durant les années à venir. Histoire de ne plus se retrouver dans une situation aussi délicate.
Labrune veut booster les clubs pros
« Il est malheureusement sans idées, souvent. Il fonctionne sur des acquis d’un autre temps : un monde traversé de conservatismes, qui a peur de s’ouvrir et de se réformer. (…) Que ce soit au niveau des relations avec nos diffuseurs – l’affaire Mediapro sonne comme un terrible rappel à l’ordre –, du format de nos compétitions ou de l’organisation de nos structures. Nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réflexion poussée sur la création d’une filiale commerciale qui gère directement les droits de nos championnats. Il est de notre propre responsabilité de pérenniser notre industrie », a-t-il analysé. Son objectif est d’accroître « la compétitivité de nos clubs et créer un terreau fertile qui permette d’attirer de nouveaux investisseurs et de partenaires afin de générer de nouvelles ressources ». Pour cela, il ne veut oublier personne sur le bord de la route.
« Il faut que nous trouvions le moyen de faire passer un cap aux plus gros clubs, par l’accroissement de leurs revenus. En même temps, il faut chercher à renforcer les plus petits et, par exemple, donner envie aux diffuseurs de miser davantage sur la Ligue 2. Nous devons redessiner le format de nos compétitions. C’est obligatoire, sinon nous mourrons d’ennui en matière de spectacle et d’épuisement en matière d’investissements. » Labrune désire aussi « unifier le football français, construire l’avenir ensemble en cessant de travailler en silo ». Pour cela, il va mettre le paquet afin d’impliquer « tous les acteurs » (dirigeants, entraîneurs, joueurs…). Vincent Labrune compte sur l’État étant donné que « le défi est aussi politique ». A ses yeux, le football professionnel est en mesure d’incarner « un nouvel élan » tout particulièrement « en ces temps de crise ».
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