Pourfendeur du racisme s’il en est, l’ancien défenseur de l’équipe de France, Lilian Thuram s’est invité dans le débat sur les origines des Bleus.
C’était il y a à peine quinze jours, mais la victoire de l’équipe de France à la Coupe du monde paraît déjà presque loin… La reprise du championnat approche à grands pas (le trophée des Champions se jouera dans une semaine), les Bleus ont été remplacés par l’affaire Benalla comme feuilleton médiatique et quotidien… Les débats sur les origines des 23 champions du monde referont sans doute surface à un moment ou un autre. Pour Lilian Thuram, ils n’ont pas lieu d’être.
« Jusqu’à preuve du contraire, chacun de nous a des origines, alors pourquoi ne pas aborder le sujet ? Parce que ce sont toujours les mêmes qu’on renvoie à leurs origines. Parce qu’on ne parle pas de celles de Lloris, Griezmann ou Pavard. Parce qu’en fait, c’est de couleur de peau dont il s’agit. Le message est simple : on ne peut pas être noir et Européen parce que les noirs sont Africains», a constaté le champion du monde 1998 lors d’une interview accordée à Libération.
La France serait-elle championne du monde avec les fameux quotas ?
« Cette victoire est un cadeau extraordinaire fait à tous ces enfants qui ont du mal à se considérer comme français. Avec elle, ils pourraient franchir le pas. Mais on ne devrait pas attendre une Coupe du monde pour leur donner le sentiment d’être légitimes, ce devrait être un discours porté par nos politiques et notre société », a-t-il considéré avant de suggérer que si les fameux quotas envisagés sous l’ère Laurent Blanc avaient été mis en place, la France ne serait peut être pas aujourd’hui championne du monde.
« Après la victoire des Bleus, il n’y aura peut-être plus de questionnements sur la légitimité d’être noir et français. À condition de rappeler les débats qui ont agité la FFF. Il faut le dire aux gens. Vous qui êtes heureux du succès de l’équipe de France, souvenez-vous qu’en 2011, des personnes ont voulu mettre en place des quotas pour les binationaux. Avec ces quotas, nous n’aurions pas cette équipe-là », a rappelé Lilian Thuram.